Catégorie : Jardin Philosophique

Lors du Cinquième Jardin Philosophique, la philosophe Françoise Gaillard nous invite à une exploration profonde de l’œuvre et de la pensée de Roland Barthes, l’un des intellectuels les plus influents du XXe siècle. Gaillard, spécialiste reconnue de Barthes, éclaire les nuances de son travail et sa pertinence dans notre contexte contemporain. En complément, des membres de l’audience ont donné vie à certaines des idées les plus marquantes de Barthes en lisant des extraits de ses œuvres emblématiques, « Mythologies » et « Fragments d’un discours amoureux ». Ces lectures ont offert une dimension immersive à l’événement, permettant aux participants de plonger plus profondément dans le monde de Barthes.

Au Deuxième Jardin Philosophique, Charles Pepin nous plonge dans le monde intérieur de Solaro, un homme doté d’une capacité rare: embrasser pleinement le moment présent, quelles que soient les circonstances. À travers le roman « La Joie », Pepin dévoile une histoire captivante, celle d’un homme qui, malgré les épreuves, trouve une joie intérieure inébranlable. Solaro, rejetant l’espoir comme un poison, choisit plutôt d’aimer sa vie telle qu’elle est. Ce n’est pas seulement une histoire fascinante, mais aussi une réflexion philosophique sur la nature de la joie. Pepin nous invite à examiner nos propres vies, à nous poser la question: qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux? Comment pouvons-nous, comme Solaro, trouver de la joie dans le moment présent? Une lecture inspirante qui nous incite à chercher et à cultiver notre propre joie intérieure.

Au Quatrième Jardin Philosophique, une rencontre unique se déroule entre deux figures emblématiques : la philosophe spécialiste d’art contemporain, Christine Buci-Glucksmann, et l’artiste numérique innovateur, Miguel Chevalier. Ils plongent dans une discussion profonde sur les liens subtils entre nature et artifice, analysant comment la technologie numérique transforme l’art contemporain. Claude Mossessian, réalisateur talentueux, offre une perspective intime de Chevalier à travers un documentaire capturant son évolution artistique, des rues de Mexico aux galeries de Shanghai. Tandis que Buci-Glucksmann éclaire l’audience sur les nuances présentes dans son œuvre, oscillant entre création, peinture, virtualité et hybridation culturelle. Une conversation fascinante qui redéfinit les contours de la création artistique à l’ère numérique.

Michel Pena, lors du Deuxième Jardin Philosophique, a eu le plaisir d’accueillir Che Bing Chui, l’éminent auteur de « Yuanming Yuan – Le Jardin de la Clarté Parfaite ». Leur discussion s’est centrée sur l’interrelation profonde entre la philosophie chinoise et son expression tangible à travers l’art des jardins. Un point focal de leur conversation a été le mythique « Jardin de la Clarté Parfaite » à Pékin, connu pour ses 40 scènes philosophiques. Bien que tragiquement détruit en 1850, le Yuanming Yuan demeure un symbole puissant du génie culturel et philosophique chinois. La profondeur de cette tradition, avec sa capacité à représenter des idées complexes à travers le paysage, rappelle que chaque plante, rocher ou étang peut être une méditation visuelle. En découvrant cet ouvrage fascinant et les réflexions de ces deux penseurs, on peut entrevoir l’essence du jardin chinois et sa capacité à encapsuler la philosophie d’une nation entière.

Si la philosophie s’est sentie chez elle dans le jardin c’est en raison de sa dimension symbolique. Le « jardin philosophique » souhaite renouer avec ce lien originel. Selon Françoise Gaillard, les soirées au 7.5 sont une occasion de s’immerger dans la pensée contemporaine, tandis que pour Michel Pena, le jardin est une manifestation de l’amour entre l’humanité et la nature, un espace pour explorer de nouvelles esthétiques en harmonie avec la planète.

L’éminent philosophe Heinz Wismann, lors de la Septième session du Jardin Philosophique, aborde la question cruciale des origines de la pensée européenne. Selon lui, « l’Europe n’est pas une réalité donnée, mais une création humaine ». Elle n’est pas le produit d’un « gène naturel », mais le résultat d’un « geste intentionnel ». Inspiré par la légende du rapt d’Europe, Wismann souligne le rôle de la « séparation » (ou « krisis » en grec ancien) comme principe fondateur de l’identité européenne. Une réflexion profonde sur la nature et l’évolution de la spécificité européenne au fil du temps.